Comment le coronavirus a ébranlé l’économie mondiale ?
Comment cette pandémie, qui semblait anodine, beaucoup disaient : c’est une simple grippe, c’est moins dangereux que la grippe, ce n’est pas quelque chose de si grave que ça. Comment finalement ça a créé la psychose au niveau mondial ?
La pire semaine depuis la crise des subprimes de 2008.
Vous imaginez ? Donc, ce petit virus anodin a ébranlé l’économie mondiale. Et d’ailleurs, l’organisation mondiale de la santé élève la menace internationale à son plus haut niveau. Le patron de l’OMS, il a estimé que l’épidémie avait atteint un point décisif, et il a appelé les pays a agir rapidement je ne sais pas s’il a lu mon bouquin dans des moments graves, mais il a appelé ces pays à agir rapidement pour endiguer ce virus très dangereux.
c’est pourquoi finalement cette maladie COVID-19, elle s’est répandue aussi rapidement ?
Et pourquoi elle représente un réel danger ? Alors, on a l’OMS qui donne de très bonnes explications : tout d’abord, aujourd’hui, on est dans une ère où les gens voyagent de plus en plus, l’augmentation des voyages permet de comprendre pourquoi finalement une telle maladie peut se propager très rapidement. C’est à dire : des personnes qui viennent de Chine, qui vont en Afrique et qui vont contaminer des personnes en Afrique, qui vont ensuite voyager en Europe, ou des européens qui vont aller en Asie, etc… Et donc, on voit qu’on est dans une ère où finalement, ce type de virus peut se répandre très rapidement.
Dans un rapport de 2019, d’ailleurs, septembre 2019, ils évaluaient le risque d’une pandémie mondiale. Attention ! On ne parle pas du coronavirus. Mais ils évaluaient le risque d’une pandémie mondiale en disant que ça pouvait tuer 50 à 80 millions de personnes, ça pouvait bouleverser l’économie, ça pouvait semer le chaos. Rien que ça !
Mark Bagley qui est épidémiologiste à “l’imperial college”, à Londres, il a dit : un tiers de l’humanité pourrait être infecté à terme. Or, clairement, ça ne nous rassure pas, ça ne nous rassure pas. Et l’OMS va beaucoup plus loin en disant que de nombreux pays, dont les pays en voie de développement ne sont pas préparés. Franchement, quand ça atteint de telles proportions, on peut se dire qu’il y a un petit souci. Et même, je dirais : un gros souci.
On vit dans une crise économique
Je suis un éternel optimiste, et on a déjà connu des crises type : vache folle, zika, on a connu plein de virus, d’épidémies dans le passé. Et bon, on en est toujours sorti vainqueur. Maintenant, bien évidemment, ça n’a pas été sans dégâts. Et là, on voit bien qu’il y a des conséquences, et il y aura également des conséquences sur un plan économique, comme… c’est une chaîne économique financière, je vais quand même vous parler d’économie.
Au delà des décès humains, des drames humains, c’est également l’économie qui est en train de payer le prix fort. L’économie, elle est très vulnérable à ce que l’on appelle une incertitude, et a une pandémie.
Les économistes estiment que ça pourrait coûter 5 % du PIB mondial. C’est à dire : 4 000 milliards de dollars ou 1,5 fois l’économie française. On parle déjà de la pire année depuis dix ans pour l’économie mondiale, pour Bank of America, et il table sur une progression du PIB de 0,6% pour cette année pour la zone euro, la plus mauvaise performance depuis 2013.
Donc, cette épidémie, elle constitue deux chocs : un choc d’offre, un choc de demande. Un choc d’offre, c’est quoi ? Donc, tout d’abord, la loi de l’offre et de la demande,
L’offre, c’est quoi ? L’offre émane des entreprises, et donc, les entreprises, on est bien d’accord que lorsque le prix est plus élevé, les entreprises vont se dire : tiens ça vaut le coup de produire ce bien. Pourquoi ? Parce qu’elles peuvent gagner plus d’argent. Par contre, quand les prix diminuent, elles vont se dire : c’est moins profitable parce qu’il y a plus de concurrence, etc… Et elles vont moins offrir ce bien. Donc, l’offre augmente en fonction des prix. La demande, c’est l’inverse. Ça vient des consommateurs.
Donc, par exemple : si tu as un livre qui vaut 1 000 €, et un bouquin qui vaut 22 €. Ce bouquin de 22 €, c’est clair qu’il y aura beaucoup plus de demandes pour un bouquin de 22 € que pour un bouquin de 1000 €. Mais si ce bouquin vaut 5 €, il y aura encore plus de demande.
Le choc d’offre
Donc, vous voyez le prix qui augmente, et la demande qui diminue. Et ça nous donne ce que l’on appelle un équilibre. Lorsque l’offre est égale à la demande, on a un prix d’équilibre. Donc là, on a ce que l’on appelle un choc d’offre. Ça veut dire que là, en l’occurrence, on a une offre qui est moins importante. Pourquoi ? Alors, on peut moins produire qu’avant. La Chine, c’est l’usine du monde, c’est quasiment 30% de la production mondiale, 30% de tout ce qui se produit dans le monde, c’est en Chine. Et la Chine, le fait effectivement d’avoir une partie de la population chinoise qui est confinée. L’impossibilité pour certaines usines chinoises d’exporter. Ça, représente ce que l’on appelle un choc d’offre.
La dernière crise en Chine, c’était le SRAS en 2003. Mais, auparavant, en 2003, la chine ne représentait pas un tel poids au niveau de l’économie mondiale. Ça ne représentait même pas 1% ou 2% de la production mondiale. Et donc, c’est un choc d’offre d’une nature inédite, qui pourrait provoquer la hausse du prix de nombreux composants. Et d’ailleurs, l’arrêt de la production, c’est d’abord et avant tout parce qu’on ne peut pas produire, on ne peut pas offrir. Donc, on est bien d’accord qu’on a un choc d’offre. Ça veut dire que la courbe d’offre va se déplacer. Et donc, auparavant, on produisait, on avait ce prix, et on avait cette quantité. La courbe d’offre va se déplacer, et donc, vous allez avoir une quantité qui sera inférieure, et des prix qui seront supérieure. C’est logique, il y a moins d’offre, donc, les prix vont augmenter. Et par contre, les quantités offertes vont diminuer. Moins d’offre, choc d’offre.
Et donc, selon le cabinet AT Kearney, on a ce que l’on appelle : un effet domino. C’est à dire qu’aujourd’hui, les économies sont interdépendantes. Par exemple : les États-Unis, l’Europe, l’Afrique dépendent de la Chine pour la production. Et donc, par exemple : en Chine, on a certaines pièces qui sont fabriquées, on a des microprocesseurs. On a pas mal d’éléments de composants qui sont fabriqués en Chine. Et comme la Chine ne peut plus les exporter, et bien, ça a une répercussion sur la production d’autres entreprises dans le monde entier. Et on se retrouve avec un choc d’offre inédit. Et ça se retrouve dans le secteur de l’automobile. Cette année, 5 000 voitures vendues. Auparavant, on avait 60 000 voitures vendues sur la même période : en février 2019, les quinze premiers jours de février 2019. La pharmacie, la chimie, le secteur électronique, les smartphones : Apple et compagnie… les voitures Tesla, les biens de consommation alimentaires, textiles etc… Tous ces secteurs sont touchés par cette crise de l’offre en Chine.
Baisse de l’offre = baisse de la production
Le fait qu’il y ait une baisse de l’offre, ça provoque bien sûr une baisse de la production, etc… mais ça a créé également une psychose. Finalement, le coronavirus, ça a provoqué cette baisse de l’offre. Mais, on se retrouve avec une situation où les gens sont dans l’incertitude. Comme ils sont dans l’incertitude ils se disent : mais finalement, je voulais acheter un sac Louis Vuitton, je vais éviter de l’acheter. Je voulais me prendre des vacances, je vais éviter de prendre des vacances. Je voulais m’acheter une télé, non je vais éviter d’acheter une télé. Je voulais acheter une voiture, non, mais ce n’est pas le moment. Là, je ne sais même pas si je vais vivre. Je ne sais pas si ça va me contaminer cette saloperie.
Donc, les gens sont pessimistes. Ça veut dire qu’ils vont également moins consommer. Le coronavirus provoque cette baisse de l’offre, qui à son tour a une conséquence sur la demande. Les gens vont moins consommer, on se retrouve dans cette situation où finalement, l’offre diminue, mais la demande va également diminuer.
La demande, elle va également évoluer vers la gauche. Et donc là, qu’est ce qui se passe ? Les quantités, elles vont baisser. Ça veut dire que finalement, comme il y a moins d’offres, et bien, ça a un impact sur la demande. C’est à dire que les gens vont moins demander. Et comme, il y a moins de demandes, et bien, finalement, les quantités échangées seront moins importantes, et ça nous crée un cercle vicieux.
La déflation
C’est caractéristique de toutes les crises, c’est un phénomène de panique, c’est un phénomène de chaîne. Et on voit bien une situation d’équilibre où les prix vont diminuer, ce qui n’est pas bien du tout. Ça s’appelle : une déflation. Mais également, les quantités échangées vont diminuer.
Et donc, pourquoi la demande ? Et sur quel secteur ça va diminuer ? Je l’ai expliqué précédemment. Le secteur aérien s’est effondré, parce que les gens vont moins voyager. D’ailleurs, en Chine, c’est incroyable. Le nombre de voyage a chuté, le tourisme. Le nombre de vol... Donc, on aura une chute de la demande. Maintenant, c’est quoi concrètement ce qui va se passer ? Je ne suis pas madame Irma. Et mon job c’est avant tout de décrypter un peu ce qui s’est passé. Pourquoi on a une crise ? Pourquoi ça a un impact sur l’économie ? Et maintenant, on peut faire le parallèle avec la crise des subprimes.
La crise des subprimes, c’était d’abord et avant tout, une crise financière. Là, c’est une crise qui n’a rien à voir avec la finance, mais qui, bien évidemment, a des répercussions sur la finance et sur l’économie. Et depuis la crise des subprimes, la bourse n’a fait que monter. L’économie était plutôt correcte, même durant le terrible épisode de “Fukushima”, et la gigantesque catastrophe au japon en 2011, le marché financier a poursuivi sur sa lancée haussière. On a une correction, mais ça s’est poursuivi.
Le Quantitative Easing
On peut parler d’une amélioration économique durant les dernières années, en Asie, etc… Mais pourquoi ? Parce que surtout aux États-Unis, en Europe, on a eu ce que l’on appelle : des politiques monétaires extrêmement accommodantes. Ce que l’on qualifie de Quantitative Easing. C’est à dire : on a véritablement fait en sorte que les taux d’intérêt soient extrêmement faible pour favoriser les entreprises à investir, et favoriser les ménages à consommer. On a soutenu l’économie de manière artificielle. Et ça a permis de gonfler les marchés, et ça a permis de soutenir l’économie. Mais on a vécu pendant des années et des années dans une ère de l’argent pas cher. Dans laquelle, la seule alternative, c’était d’investir son argent dans des actions ou dans l’immobilier.
Donc, aujourd’hui, qu’est ce qui va se passer ? Les banques centrales, elles vont probablement intervenir, elles vont probablement acheter des actifs, elles vont probablement essayer de calmer le jeu. Les hommes politiques, les États vont également essayer de calmer le jeu. Mais on est bien d’accord qu’une banque centrale ne peut pas relancer la confiance uniquement en mettant de l’argent sur la table. Parce que ce sont d’abord les particuliers, les entreprises, les entrepreneurs qui sont les vrais décideurs. Si par exemple, tu as la banque centrale qui met plein d’argent, mais que toi, tu n’as pas confiance dans l’économie, tu ne vas pas consommer. Tu vas toujours te dire : je préfère ne rien acheter, parce que là, c’est quand même : l’heure est grave.
Aujourd’hui, les banques centrales, elles arrivent en bout de course, parce que les taux d’intérêt sont historiquement bas. On n’a pas de marge de manœuvre. Et la forte baisse des marchés financiers, qu’est ce que ça pourrait provoquer ? Un effet accélérateur. C’est à dire : un phénomène de panique. Ça peut contribuer à détériorer les perspectives de croissance, et c’est un cercle vicieux comme je viens de vous le démontrer. Et ça va être difficile de le casser. Et la seule manière pour moi de le casser, c’est de dire : ce virus, ce n’est rien du tout, c’était juste un truc anodin, ça n’a pas de répercussion plus que ça, et c’est de trouver un médicament le plus rapidement possible, c’est de trouver un remède le plus rapidement possible. Autre point important : l’économie chinoise, notamment les entreprises chinoises sont mal en point. C’est à dire que les deux tiers des entreprises chinoises, elles n’ont pas plus de deux mois de trésorerie. Deux mois de trésorerie. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu’au bout de deux mois, elles n’auront plus d’argent à verser à leurs salariés. C’est à dire que si on ne trouve pas de remède rapidement, si on ne trouve pas de solution rapidement, les faillites vont exploser en Chine. Et donc, c’est un phénomène qui peut avoir des répercussions en chaîne, parce que ces entreprises chinoises, elles vont fournir des composants à des entreprises américaines, des entreprises européennes, des entreprises africaines, des entreprises asiatiques, parce qu’elles travaillent énormément avec le Japon, avec la Corée. Et donc, on voit qu’il y a une interdépendance de plus en plus importante des économies.
Retour de l’inflation
Si les entreprises sont dans l’incapacité de produire, d’expédier leurs productions, ou si elles sont confrontées à une baisse de la demande, et on a vu la baisse de la demande actuelle, qui est lié à une psychose, à une peur, et bien, ça veut dire qu’elle seront tout simplement en cessation de paiement. Et donc, on en arrive à : j’ai parlé de la déflation, mais il y en a qui parle de : retour de l’inflation. Finalement, l’argent n’aura plus aucune valeur. Donc on a vraiment ces extrêmes. Pour résumer cet article : deux chocs : offre/demande inédit. On n’a pas eu un phénomène aussi important, une secousse aussi rapide, aussi importante. Et la solution, elle ne dépend pas des politiques, elle dépend véritablement de la recherche, et de : est-ce que ce virus, il va se répandre beaucoup plus rapidement ? Ou est ce qu’on va trouver des solutions rapidement ? Donc, les solutions, ce sont les entreprises innovantes, les entreprises spécialisées dans la santé qui pourront les trouver. On parle de plusieurs semaines, plusieurs mois avant de trouver un vaccin.
Et si, effectivement, les conséquences sont dramatiques, on parle également : alors, la Chine dit qu’avec le beau temps, ce virus n’aura plus aucun impact, sauf qu’à Singapour, il y a eu des morts, et pourtant à Singapour, il ne fait pas froid, ce n’est pas à l’Islande. Donc, on voit bien qu’il y a quand même beaucoup d’opacité par rapport à tout ça. Moi, pour moi, ce que j’ai envie de dire c’est : croisons les doigts, agir bien évidemment, j’espère que vous avez aimé cet article. Mettez-moi en commentaire ce que vous en pensez. Est ce que c’est vraiment la cata ? Ou est-ce que on est optimiste, et on va trouver des solutions, et on y croit. Merci infiniment, Ciao !
Avec le Coronavirus, nous avons vécu la pire semaine boursière depuis la crise de 2008. Les marchés financiers ont perdu plus de 4000 milliards de dollars en quelques jours c’est-à-dire bien plus que l’économie française en une semaine. Est-ce que nous sommes en train de vivre le début d’une crise financière, économique et sanitaire d’une gravité extrême ? Est-ce le signal d’un krach boursier en 2020 ou une simple crise sans gravité ? Je vous livre mon avis dans cette vidéo
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