Pourquoi le marché a toujours raison…
Lorsque le marché entame un mouvement haussier ou baissier, les opérateurs vont systématiquement rechercher une explication. Or, le marché peut évoluer sans raison apparente pour plusieurs raisons :
- Certains initiés disposent d’une information privilégiée et la mettent à profit en achetant ou en vendant l’actif financier, provoquant un mouvement « inexpliqué » des cours. Cette information ne sera diffusée au grand public que bien plus tard ;
- Un changement de consensus dominant non repéré par le grand public. Durant le krach de 1998, plusieurs journaux ont fait le rapprochement avec la crise de 1929. Les cours boursiers ont fortement progressé par la suite. L’expérience montre qu’il existe souvent un décalage entre l’évolution des marchés et les nouvelles diffusées. Il n’est pas rare d’assister à la formation d’un mouvement haussier malgré une succession de nouvelles négatives. Cette situation est souvent déroutante pour l’investisseur novice qui ne comprend pas pourquoi ni comment il peut y avoir un décalage entre les propos tenus par les experts et le comportement des marchés. Dans tous les cas, l’investisseur devra privilégierle consensus de marché et non celui des experts.
- Il peut également exister un consensus dominant qui n’est pas nécessairement appuyé par des nouvelles, un mouvement de tendance qui existe et se poursuit sans pouvoir être expliqué. Le marché monte simplement du fait d’un nombre d’acheteurs plus important que celui des vendeurs
- Dans un marché peu liquide, ou dont la volatilité est faible, certains traders vont adopter une approche stratégique. Ils vont provoquer la cassure d’un support ou d’une résistance afin de déclencher un mouvement haussier ou baissier. En effet, de nombreux stops sont placés autour de ces niveaux et la cassure risque de provoquer le déclenchement des stops et, par la même occasion, un mouvement de panique.
Enfin, les phénomènes de mode jouent également un rôle important.
En résumé, pour l’analyse psychologique, le plus important n’est pas la nouvelle (ou l’absence de nouvelle) mais la manière dont les intervenants y réagissent. En effet, certains acteurs peuvent par exemple disposer d’une information non diffusée au grand public, même si cette condition n’est pas nécessaire. On peut avoir un mouvement puissant dont la justification réside dans un changement du consensus dominant ou qui est simplement provoqué par un mouvement de panique.
