Daniel Cohen est mort le 22 août 2023 à l’âge de 70 ans. Cet économiste français était l’un des économistes français les plus influents et les plus reconnus de sa génération. En effet, il a marqué le monde académique, le débat public et la politique économique par ses travaux. Mais qui était-il et quel héritage nous laisse-t-il ?
Un parcours brillant et diversifié
Daniel Cohen était diplômé de l’École normale supérieure, agrégé de mathématiques et docteur en économie. Il a enseigné à :
- L’École polytechnique
- L’École normale supérieure
- L’Université Paris I Panthéon-Sorbonne
- L’École d’économie de Paris, qu’il a contribué à fonder en 2006
En outre, il a également été directeur du Centre pour la recherche économique et ses applications (CEPREMAP) et membre du Conseil d’analyse économique (CAE).
Ses domaines de recherche étaient variés :
- Les mutations du capitalisme
- La mondialisation
- La croissance
- La pauvreté
- L’éducation
- La dette publique
- La crise financière
Par ailleurs, il a publié de nombreux articles scientifiques dans des revues prestigieuses, ainsi que des ouvrages accessibles au grand public, tels que :
- La prospérité du vice (2009)
- Homo economicus (2012)
- Le monde est clos et le désir infini (2015)
- Macronomics (2017), co-écrit avec Olivier Blanchard
Cet économiste était également engagé. En effet, il n’hésitait pas à prendre part au débat public et à donner son avis sur les questions économiques et sociales. D’autre part, il a été chroniqueur pour plusieurs médias, comme Le Monde, Libération ou France Culture.
Il a aussi conseillé plusieurs personnalités politiques, comme Lionel Jospin, François Hollande ou Emmanuel Macron.
Une vision originale et nuancée de l’économie
Daniel Cohen cherchait à comprendre la complexité du monde réel, sans se limiter à des modèles simplificateurs ou idéologiques. Il avait une approche pluridisciplinaire, qui combinait l’économie avec l’histoire, la sociologie, la philosophie ou la psychologie. Il était attentif aux faits empiriques, aux données statistiques et aux expériences naturelles ou contrôlées.
Daniel Cohen avait une vision critique du capitalisme contemporain, qu’il voyait comme source de progrès mais aussi d’inégalités, de précarité, de désenchantement et de crises. Il plaidait pour une régulation plus efficace des marchés financiers, pour les raisons suivantes :
- Réduction de la dette publique
- Relance de l’investissement industriel
- Meilleure redistribution des richesses
Il défendait également l’importance de l’éducation, de la formation et de la recherche pour favoriser la croissance et l’innovation.
C’était un grand pédagogue, qui savait rendre l’économie accessible et intéressante pour le grand public. Il utilisait des exemples concrets, des anecdotes historiques, des comparaisons internationales ou des métaphores imagées pour expliquer les concepts et les mécanismes économiques. Il avait le sens de la formule et de l’humour, ce qui rendait ses interventions agréables et captivantes.
Un hommage mérité et émouvant
La disparition de Daniel Cohen a suscité une vive émotion dans le monde académique, médiatique et politique. De nombreux hommages lui ont été rendus par ses collègues, ses élèves, ses amis ou ses admirateurs. Tous ont salué son intelligence, sa culture, sa générosité, sa curiosité et sa passion pour l’économie.
Daniel Cohen nous laisse un héritage précieux : celui d’une œuvre scientifique et littéraire riche et originale, celui d’une contribution majeure au débat public et à la politique économique, celui d’un exemple d’excellence et d’engagement. Il restera dans nos mémoires comme un économiste de génie, qui a su nous faire comprendre et aimer l’économie.
Conclusion
Il est important de profiter des personnes qu’on aime. Le fait d’AGIR permet justement d’être présent pour les personnes qu’on aime. En effet, le temps passe très vite, il faut donc se poser les bonnes questions :
- Quel est l’impact que j’ai ?
- Quelle est la valeur que j’apporte ?
- Est-ce que je vais dans la bonne direction ?
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