Qu’est-ce qui caractérise finalement les gens riches ? On pourrait penser que c’est le talent, le travail, la chance, ou encore l’héritage. Mais en réalité, il y a un autre facteur qui joue un rôle déterminant : le lieu de résidence. En effet, selon une étude menée par Branko Milanovic, l’ancien chef économiste de la Banque mondiale, il existe une forte disparité entre les revenus des classes moyennes selon qu’elles vivent dans un pays émergent ou dans un pays riche. Cette disparité est illustrée par la courbe de l’éléphant, qui montre l’évolution des revenus des différentes catégories de la population mondiale.
La courbe de l’éléphant : qu’est-ce que c’est ?
La courbe de l’éléphant est un graphe qui représente la variation du revenu réel par habitant des différents déciles de la population mondiale entre 1988 et 2008. Le décile est une mesure statistique qui divise la population en dix groupes égaux selon leur niveau de revenu. Ainsi, le premier décile correspond aux 10 % les plus pauvres, le deuxième décile aux 10 % suivants, et ainsi de suite jusqu’au dixième décile qui correspond aux 10 % les plus riches.
La courbe de l’éléphant a cette forme particulière car elle montre deux phénomènes majeurs :
- Une forte augmentation des revenus des classes moyennes dans les pays émergents, notamment la Chine, l’Inde et le Brésil. Ces pays ont connu une croissance économique soutenue et une réduction de la pauvreté durant les vingt dernières années. Les classes moyennes dans ces pays ont vu leur revenu augmenter d’environ 70 % en moyenne.
- Une stagnation voire une baisse des revenus des classes moyennes dans les pays riches, comme les États-Unis, l’Europe ou le Japon. Ces pays ont subi les effets de la mondialisation, de la crise financière et de l’austérité budgétaire. Les classes moyennes dans ces pays ont vu leur revenu stagner ou diminuer d’environ 5 % en moyenne.
La courbe de l’éléphant montre également une forte hausse des revenus du dernier décile, qui correspond à l’élite mondiale. Il s’agit des personnes les plus riches et les plus mobiles, qui bénéficient de la globalisation et des opportunités offertes par les marchés financiers. L’élite mondiale a vu son revenu augmenter d’environ 65 % en moyenne.
Les conséquences pour les classes moyennes dans les pays riches
Les classes moyennes dans les pays émergents se sont enrichies, tandis que celles dans les pays riches se sont appauvries. Cette situation a des conséquences sociales, politiques et économiques importantes.
Sur le plan social, la dégradation du niveau de vie des classes moyennes dans les pays riches entraîne une perte de confiance en soi et en l’avenir. Les classes moyennes se sentent déclassées, frustrées et abandonnées par les élites. Elles sont confrontées à des difficultés croissantes pour accéder au logement, à l’éducation, à la santé ou à la retraite. Elles sont également exposées à un risque accru de précarité et d’exclusion.
Sur le plan politique, la détresse des classes moyennes dans les pays riches se traduit par un rejet des institutions et des partis traditionnels. Les classes moyennes expriment leur colère et leur mécontentement à travers des mouvements sociaux comme les gilets jaunes en France ou le Brexit au Royaume-Uni. Elles sont également attirées par des discours populistes ou extrémistes, qui leur promettent de restaurer leur dignité et leur souveraineté.
Sur le plan économique, l’affaiblissement des classes moyennes dans les pays riches menace la croissance et la stabilité. Les classes moyennes sont en effet le moteur de la consommation et de l’innovation. Elles sont également le pilier de la démocratie et de l’État de droit. Si les classes moyennes perdent espoir et se replient sur elles-mêmes, elles risquent de compromettre le développement durable et la coopération internationale.
Le secret des gens riches : l’investissement et l’état d’esprit
Vous vous demandez peut-être comment font les gens riches pour s’enrichir encore plus, alors que les classes moyennes s’appauvrissent. Vous pensez peut-être que c’est une question de chance, de talent, ou de réseau. Mais en réalité, il y a un secret que les gens riches connaissent et que les autres ignorent : c’est le pouvoir de l’investissement et de l’état d’esprit.
L’investissement, c’est le fait de placer son argent dans des actifs qui rapportent plus que ce qu’ils coûtent. Les actifs, ce sont des biens ou des droits qui génèrent des revenus ou qui prennent de la valeur avec le temps. Par exemple, un appartement, une action, une entreprise, un livre, un site web, etc. Les gens riches savent comment trouver et exploiter les meilleurs actifs, ceux qui leur permettent de démultiplier leurs revenus sans avoir à travailler plus.
L’état d’esprit, c’est le fait d’avoir une vision positive et ambitieuse de sa vie, de ses objectifs et de ses capacités. Les gens riches ont confiance en eux, en leurs idées et en leurs projets. Ils n’ont pas peur d’échouer, de prendre des risques ou de sortir de leur zone de confort. Ils se fixent des défis et se donnent les moyens de les réaliser.
Le système inéluctable des inégalités mondiales
Nous vivons dans un monde où les inégalités se creusent de plus en plus entre les pays et entre les individus. Ce phénomène n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un système inéluctable, qui profite aux plus riches et aux plus puissants, au détriment des classes moyennes et des plus pauvres.
Ce système montre surtout que l’élite mondiale, qui représente le dernier décile de la population, c’est-à-dire les 10 % les plus riches, a vu ses revenus exploser grâce à la globalisation et aux opportunités offertes par les marchés financiers. Cette élite mondiale comprend des dirigeants d’entreprises multinationales, comme Carlos Ghosn ou Bernard Arnault, des stars du sport ou du spectacle, comme Lionel Messi ou Beyoncé, ou encore des milliardaires, comme Jeff Bezos ou Bill Gates.
Ces gens-là ont un point commun : ils ne sont pas imposés sur leur salaire, mais sur leur patrimoine. Et ils savent comment optimiser leur fiscalité, en utilisant des montages complexes, des paradis fiscaux ou des fondations caritatives.
Donc, vous comprenez un peu la puissance de cette courbe de l’éléphant ? Elle révèle le système inéluctable des inégalités mondiales. Et elle pose une question fondamentale : est-ce que vous voulez faire partie de l’élite ? Ou est-ce que vous voulez souffrir toute votre vie ?
Le choix entre subir ou agir
Face à ce système inéluctable des inégalités mondiales, vous avez deux options : soit vous subissez, soit vous agissez.
Si vous subissez, vous acceptez :
- Vous résigner à l’appauvrissement de votre classe moyenne dans un pays riche
- Travailler dur pendant 40 ans pour un salaire insuffisant
- Payer des impôts qui ne financent pas des services publics de qualité
- Dépendre d’un système de retraite qui ne vous assure pas un niveau de vie décent
- Vivre dans un monde inégalitaire, pauvre, antidémocratique et pollué
Conclusion
La courbe de l’éléphant est un outil puissant pour comprendre les inégalités mondiales et leurs conséquences. Elle montre que les classes moyennes ne sont pas toutes logées à la même enseigne selon leur lieu de résidence. Elle met en évidence le défi majeur que représente la préservation du bien-être et de la cohésion des classes moyennes dans les pays riches, qui sont menacées de pauvreté. Pour relever ce défi, il faut repenser les politiques économiques et sociales, afin de favoriser une répartition plus juste des richesses, une protection plus efficace des travailleurs, et une participation plus active des citoyens.
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